rdL'Académie des vins anciens tenait sa cession au
Pavillon Elysée mercredi dernier. Moment attendu…Paradoxalement, parce que je n’espérais
pas une réponse positive de la part de François Audouze à ma demande très
tardive. Le cadre est agréable, situé non loin de chez « Laurent » ou
le « Crillon ». Malheureusement pour avoir voulu gouter aux charmes
des Invalides, celui de l’ouverture de
ces nectars m’échappera. Le maître de séance nous accueille avec beaucoup de
courtoisie et de malice dans les yeux : serait-ce un signe ? Je le
prends ainsi , d’autant plus que la connivence entre les membres est
perceptible…J’aperçois quelques monuments de la viticulture française comme le
gérant du domaine de la Romanée Conti.
En introduction, nous trinquons sur des
demi-bouteilles de Champagne Léon Camuzet antérieures à 1990. Nous sommes
réparti en trois groupe de 15 personnes, chacun dégustant entre 15 et 18 vins. A
ma table, j’ai pour ma part le plaisir de partager la compagnie de Nicolas de Rabaudy
S’il fallait établir un classement, je donnerais la
première place au Haut Brion 1970. Il ne se positionne pas sur une matière imposante, mais il m’émeut par ses
notes délicates de bois fumé, sa bouche emplie de finesse et son grain fondu. Le
Don Pérignon Œnothèque 1976 est une vraie découverte : avec son nez grillé
sur des notes de curry, ce vin a une bouche complexe. Même si de mon côté, son
manque de persistance en final m’a laissé un peu perplexe. Pour définir le Pomerol 1953 du Château La Cabanne, une des personnes
assises à ma table suggère de reprendre l’expression du Beaujolais, « ça
se goutte bien »…Effectivement ! De prime abord sa robe trouble peut
dérouter, mais sa bouche presque bourguignonne emporte également nos suffrages
Le Champagne Pol Roger rosé 1979 , malgré son manque
de persistance sera un premier guide fort plaisant. Le Batard Chevalier blanc
Pessac Léognan 1988, est un vin typique de l’appellation avec son habillage
fort généreux. Le Talbot 1978 sera une belle surprise également surtout après
avoir gouté des 1997 fort fatigués il y a quelques semaines. Ses aromes
tertiaires, sa structure acide et sa belle persistance me conquièrent
facilement. Après un Saint Emilion Le Prieuré 1971 à la bouche soyeuse, un Côtes
de Nuits 1929 de chez Bouchard Ainée et Fils au nez kirché et aux notes d’eau
de vie qui méritait certainement un hommage il y a déjà quelques années, nous
abordons un Moulin à Vent 1947 du Château Couronne : malgré une légère
oxydation, ses tanins sont encore présents, apaisés. La suite ? Un
Chateuneuf du Pape blanc 1985 du domaine Nalys malheureusement passé, un Château
Chalon 1969 de chez Bourdy au nez qui s’éloigne de son origine, un Loupiac 1952
du Château Dauphiné-Rondillon à la couleur caramélisée, un Haut-Barsac 1941 du Château
Camperos à la bouche oxydative, le Cognac de Tiffont cuvée centenaire vers
1880. François Audouze lui a trouvé un manque de peps..on ne prête qu’aux
riches ! Pour moi, il me manquait juste un joli cigare….
Le menu a été pour moi le seul bémol de la soirée.
Peut être devra t-il à l’avenir avoir davantage vocation à être adapté aux
vins. Certains décalages furent vraiment inopportuns. Au programme :
Tempura de gambas avocat pomme ; déclinaison de saumon cuit et mariné,
chips de pomme de terre et asperges fines ; foie gras de canard aux épices
en déclinaison glacé ; suprême de pintade rôtie aux asperges vertes et
mitonnée de morilles ; fromages de Bernard Anthony ; macaronade nuts
caramel d’agrumes et pain d’épices.
En définitive, une soirée des plus agréables !
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