Aujourd’hui, Mouton Rothschild , présenté au Grand
Tasting par Hervé Berland, Directeur Général. Cette dénomination date de 1853,
quand le baron Nathaniel de Rothschild achète aux enchères le Château Brane
Mouton à Pauillac et le renomme Mouton Rothschild . Cousin mais éternel rival de
Lafite Rothschild, Mouton ne sera classé « que » Second Grand Cru en
1855. Ce n’est qu’en 1973 à l’occasion de la révision de cette classification,
que ce domaine sera consacré au rang de Premier Grand Cru. Il en profitera pour
modifier sa devise : de « Premier ne puis, second ne daigne, Mouton
suis », elle deviendra « Premier je suis, second je fus, Mouton ne
change ».
La particularité de ce domaine depuis 1945 est de modifier l'étiquette chaque
année :(1947 : Cocteau . 1970 :Chagall . 1971 : Kandinsky . L’année
1993 verra deux étiquettes, l’œuvre de Balthus représentant une adolescente
nue, faisant scandale notamment dans la prude Amérique).
Si Lafite a la particularité dans le Médoc d’avoir
un sous sol calcaire et de donner ainsi des vins d’une grande finesse et d’une
légendaire droiture de corps, Mouton est quant à lui planté sur des graves bien
drainées ; il nous offre des vins d’une
grande profondeur de corps et d’un velouté de texture actuellement peu
comparable. Nous avons ainsi la chance de déguster cinq vins : un blanc, l’Aile
d’Argent 2003, et quatre rouges : Petit Mouton 2004, Mouton Rothschild
2000, 1996 et 1989.
L’Aile d’Argent 2003
57% sémillon ; 42% sauvignon. 1% muscadelle
Les quatre hectares de vignes proviennent de trois
parcelles distinctes, de nature sablo-graveleuse notamment du grand plateau
devant le Château. Les fermentations s’effectuent dans des cuves inox, puis en
fûts de chêne (50% de bois neufs). Après 12 mois d’élevage, Aile d’Argent est
assemblée et mis en bouteille. Les vins blancs du Médoc n’ayant jamais fait l’objet
d’un classement officiel, ce vin porte la dénomination de Bordeaux blanc A la
couleur jaune clair aux reflets verts, ce vin a une intensité aromatique
moyenne qui se développe sur des notes de litchi, de menthe. La bouche est ronde mais dense, fumée sur des
notes d’élevage. Assez surprenante en fait. Mais certainement , mis à part quelques cuvées bordelaises dont celles de Dubourdieu, je suis pas très fanatique de ces vins ausquels je préfère et de loin les chenins ligériens ou les riesling très secs.
Petit Mouton 2004
Produit depuis 1993, le second vin du Château porte
le nom de la résidence de sa propriétaire, Philippine de Rothschild. Vêtu d’une
robe rouge foncé, ce vin a un marqué par le cabernet sauvignon. La bouche est
fraiche, séduisante avec une matière dense, aux notes de fruits rouges bien
murs, aux tanins présents. La fin de bouche se resserre en final.
Château Mouton Rothschild 2000
Enorme…un bijou ! Le nez est sur des notes
boisées mais reste discret. « Coiffé » dira Nicolas de Rabaudy. La bouche
est dense, minérale avec des tanins qui tapissent le palet. La persistance est remarquable…extraordinaire
une heure après !!
Château Mouton Rothschild 1996
Beaucoup plus classique. Le nez est marqué par le
cabernet sauvignon très mur, c'est-à-dire très épicé. 1996 est une année plus
acide, plus proche du raisin. Bouche très soyeuse, presque explosive. Fondue de
texture remarquable. Longueur et persistance de très haut vol !!
Château Mouton Rothschild 1989
La robe est évoluée. Le nez est sur des notes de
caramel, de fruits d’une grande maturité. Un peu fermé aujourd’hui. Mais la
bouche est très soyeuse.
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