« Le règlement européen 1507/2006 fixant les
modalités d'utilisation des morceaux de bois de chêne dans l'élaboration des
vins en Europe entre en vigueur aujourd'hui.
Sans attendre la publication de ce règlement, lors
de sa séance de juin 2006, le Comité national des vins et eaux-de-vie de l'INAO
a proposé au gouvernement un décret permettant de limiter, encadrer ou
interdire des pratiques œnologiques, tel que l'OCM viti-vinicole autorise les
Etats membres à le faire.
Il a approuvé, lors de la même séance, le principe
d'interdiction de l'utilisation des morceaux de bois dans l'élaboration des
vins bénéficiant d'une Appellation d'Origine Contrôlée, considérant que le
recours à cette technique n'entrait pas dans les usages de vinification de
l'AOC, et risquait d'affaiblir le lien au terroir.
En vue de concrétiser ce principe d'interdiction,
un arrêté d'application du décret sera soumis au vote du Comité National lors
de sa prochaine séance des 8 et 9 novembre. »
J’en profite pour faire place ici aux
revendications des vignerons membres de SEVE en espérant que les prochaines
décisions de l’INAO iront dans le même (bon!) sens !
REFONDER LA DEMARCHE DES AOC
"une refonte des AOC, patrimoine national et mondial
du vin, est nécessaire et urgente, sans quoi la refonte globale de la
viticulture ne sera pas possible, et
l’acquis, les valeurs, et la force
commerciale accumulés depuis cinquante ans par les vignerons français en aoc,
déjà affaiblis, seront réduits à néant.
L’AOC est une éthique : elle est devenue une
étiquette, otage de la dérive du système d’ensemble.
L’AOC ne doit plus être un dû, elle est exigence.
Les vins d’AOC doivent de nouveau :
-Etre issus de terroirs délimités avec rigueur.
-Etre issus de cépages et de plants liés à
l’histoire des usages loyaux et constants dans les régions, fruits de
l’expérience accumulée des vignerons dans l’adéquation de la vigne et du
terroir pour obtenir des vins de terroir.
Ces usages pouvant évoluer par l’expérimentation,
les pratiques d'aujourd'hui devenant la tradition de demain
-Etre issus de pratiques culturales respectant et
protégeant les terroirs et leurs expressions.
- Les
vendanges doivent privilégier les maturités réelles et les millésimes :
l’œnologie corrective dans les vins d’AOC doit être réglementée et rester
l'exception.
Les vins d’AOC doivent retrouver la richesse,
l’originalité, la diversité de l’expression des différents terroirs, des millésimes, de la sensibilité des
vignerons. De la délimitation des terroirs à la mise en marché, en passant par
toutes les étapes de la vie des sols, de la vigne, du vin, tous les choix, et
toutes les recherches, doivent suivre le fil conducteur du terroir, et du
respect du consommateur.
Plus que toute autre, de ce fait, la viticulture
d’AOC doit être une viticulture citoyenne, respectant la Charte de
l’Environnement, viticulture responsable, durable et solidaire.
Les règles définissant les conditions de l’AOC doivent être
élaborées par des collectifs de vignerons ouverts aux différentes sensibilités,
et formant les organismes de défense et de gestion de l’appellation. La vie des
AOC devra associer la rigueur éthique à
la capacité de souplesse, d’initiative, et d’invention, pour ne plus condamner les vignerons, paysans et
entrepreneurs, à l’immobilisme et à la sclérose.
Une Charte nationale de l’éthique de l’Appellation
d’Origine Contrôlée devra être rédigée, et chaque vigneron s’engageant à
produire des vins d’AOC devra la signer.
Un comité d’éthique national, composé à la fois de
vignerons et de personnalités qualifiées indépendantes, devra être nommé, pour éviter toute dérive
corporatiste privilégiant les vues à court terme. Il sera garant de la conformité
des choix de la viticulture d’AOC à la
défense de notre patrimoine, à
l’innovation dans le respect des principes de la Charte."
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